La bêta-lecture

La bêta-lecture

 

Comme introduction à la thématique de la bêta-lecture, je vous invite à lire cette interview, réalisée le 29 juin 2016.

Pour approfondir le sujet, je vous propose trois interventions, qui correspondent à trois articles publiés sur le site monBestSeller.com, et que je retranscris ci-après :

 


La bêta-lecture

649e4037de0573f43143d727a0a724e5(crédit image : Luis Escobar sur son blog luisescobarblog.com)

Bonjour, suite à l’interview faite sur la thématique de la bêta-lecture, je vous propose un retour d’expérience sur le sujet au travers de trois articles différents. Je me permets de préciser que je ne suis nullement spécialiste de la question. Je ne partage ici que l’expérience que j’ai du sujet, et si j’ai bêta-lu plus de 50 ouvrages à ce jour, cela s’est réalisé sur une courte période de temps, puisque j’ai commencé en janvier 2016.

Le premier article, que je vous propose aujourd’hui, abordera la bêta-lecture pour mieux comprendre de quoi il s’agit et comment cela fonctionne. Le prochain article sera centré sur le bêta-lecteur et le dernier s’intéressera à l’auteur bêta-lu.
Je vous souhaite de trouver des éléments utiles et intéressants. Si vous avez des questions, des remarques, des retours d’expérience que vous souhaitez porter à l’attention de la communauté mBS, n’hésitez pas à intervenir dans les commentaires de cette série de trois articles.

La bêta-lecture, qu’est-ce que c’est ?

→ La bêta-lecture est la lecture d’un texte par quelqu’un qui n’en est pas l’auteur, dans le but d’aider ce dernier à l’améliorer.
Peu importe que le texte soit court (nouvelle, conte, etc…) ou long (roman, essai, etc…), qu’il s’agisse d’un polar, d’un écrit fantastique, historique, érotique, de poésie, d’une bande dessinée ou d’une pièce de théâtre.
Tout texte comporte toujours des éléments qu’il est possible d’améliorer et de modifier.
La bêta-lecture, c’est une lecture qui va proposer des pistes de réflexion à un auteur pour l’aider dans son travail de réécriture.
On peut également bêta-lire des pitchs (lecteur ou éditeur), des synopsis (de travail ou de soumission), des extraits pris hors contexte, etc…
Cela peut être un outil précieux pour l’auteur en herbe comme pour l’écrivain chevronné, car celui (ou celle^^) qui écrit se trouve inévitablement plongé dans son texte, ce qui rend souvent le travail de relecture particulièrement délicat et fastidieux.
Je pense que nombreux seront ceux et celles d’entre vous qui s’accorderont à dire qu’il est particulièrement difficile de prendre du recul par rapport à ses propres écrits et qu’un regard critique extérieur est tout à fait bienvenu, pour ne pas dire indispensable.
D’ailleurs, si vous avez déposé un texte (extrait ou entier) sur mBS, c’est que quelque part, vous recherchez un regard extérieur et au minimum un avis, n’est-ce pas ?
La bêta-lecture va plus loin qu’un simple avis, ce qui m’amène à la seconde partie :

À quoi ça sert ?

→ Lire un texte, c’est très intéressant. Émettre un avis critique dessus est également intéressant mais sensiblement différent et potentiellement plus exigeant.
Il existe différents types de services qui soulagent les auteurs de la fastidieuse tâche de relecture et de correction. Ces services sont soit payants (on en trouve de toutes sortes sur internet et de nombreux professionnels en free-lance ou bien salariés d’entreprises ou d’associations les dispensent contre rémunération), soit inclus dans un contrat qui vous lie par exemple à un éditeur, lequel se charge de rendre le texte présentable, publiable et fait intervenir son réseau et ses contacts.
La bêta-lecture dans le sens où je l’entends n’est pas un service de relecture ou de correction. Elle est par définition gratuite et gracieuse, puisqu’elle repose sur une volonté et une acceptation réciproques. S’il y a un engagement, il est d’ordre moral.
Alors, à quoi ça sert, une bêta-lecture ?
Eh bien, cela sert à mettre en relation un auteur avec un ou plusieurs lecteurs, lesquels s’engagent à signaler tout élément susceptible d’aider l’auteur à améliorer son texte ou à prendre conscience de ses forces comme de ses faiblesses.
Il s’agit de donner un avis et un ressenti, mais sans se mettre à la place de l’auteur, on reste sur le point de vue du lecteur. Cet avis, ou ces avis croisés seront la matière à partir de laquelle l’auteur va pouvoir mener une réflexion (c’est là que ça devient vraiment intéressant pour l’auteur, car si un avis est bienvenu et forcément utile, en croiser plusieurs permet de mettre en lumière des points de manière bien plus claire, surtout lorsque l’on retrouve les mêmes remarques chez des personnes qui ne se connaissent pas, ni ne se fréquentent).
Ce n’est donc pas une correction, mais bel et bien un retour donnant un ressenti et des pistes.
On pourrait voir la bêta-lecture comme une étape préliminaire à la relecture et à la correction. C’est d’ailleurs tout à fait de ça qu’il s’agit.
La bêta-lecture est une lecture intermédiaire entre un premier jet (ou des jets retravaillés x fois mais non encore soumis à une lecture définitive) et une version finale. Seul l’auteur peut se targuer de dire : « ça y est, je tiens ma version finale. Je ne touche plus à rien et je pars au feu ! ».
Que ce soit pour s’auto-publier ou passer par l’édition traditionnelle (à compte d’éditeur ! Évitez les à compte d’auteur comme la peste !), la bêta-lecture est une étape qui ne peut que faire du bien à votre texte, ainsi qu’aux suivants, car c’est une étape enrichissante à tous points de vue.
C’est d’ailleurs encore plus vrai, à mon sens, pour l’auto-publication, car à moins d’avoir des contacts solides prêts à vous épauler, ou de débourser pour que le travail de relecture, correction, typographie, etc… soit fait par de vrais professionnels, vous n’aurez pas derrière vous tout l’arsenal qu’un éditeur a à sa disposition.
Personnellement, je suis convaincu que la bêta-lecture est une aventure à vivre et à nourrir. Elle profite à tous et ne peut que donner une plus-value très appréciable, ne serait-ce qu’en termes de raisonnement et de réflexion, car même si vous décidez de ne tenir compte d’aucune des remarques portées à votre attention, ces dernières feront quand même leur bout de chemin et ressortiront peut-être dans un futur écrit.

Comment ça marche ?

→ Bon, c’est bien beau de parler de bêta-lecture, mais comment ça marche ? C’est vrai ça. Comment peut-on bêta-lire ou être bêta-lu ?
Si vous êtes lecteur et que vous recherchez des auteurs à bêta-lire, vous n’aurez que l’embarras du choix, pour peu que vous trouviez comment contacter les auteurs en question.
Si vous êtes un auteur à la recherche de bêta-lecteurs, vous en avez déjà certainement quelques-uns sous le coude. Ne serait-ce que votre conjoint, vos enfants peut-être, vos parents ou bien certains de vos proches. Ce sont tous des bêta-lecteurs, mais avec un « défaut » non négligeable : ils vous connaissent et risquent de donner un ressenti pas forcément tout à fait honnête ou sincère, souvent sans le faire exprès ni même consciemment.
Pour faire de la bêta-lecture efficace, il vaut donc mieux s’adresser à de parfaits étrangers, mais des étrangers qui s’intéressent à votre travail. Si vous écrivez de la romance érotique mais que vous demandez à un fan de polars et d’horreur allergique à la romance de vous bêta-lire, vous risquez fort d’obtenir de nombreux retours négatifs et de perdre le lecteur en route.
Dans un sens comme dans l’autre, il faut avoir envie de lire et de communiquer.
Un lecteur ira lire et éventuellement bêta-lire des textes qui l’intéressent. Vous-même, vous commentez les textes que vous appréciez, que vous lisez et vous passez votre chemin quand un livre ne vous fait pas envie. Un auteur qui souhaite être bêta-lu s’adressera à des personnes qui ont l’habitude et le goût du genre qu’il aborde.
Pour cela, nous avons la chance de vivre à l’ère numérique où l’on peut trouver assez facilement des repaires de lecteurs prêts à dévorer toutes formes d’écrits (oui oui, préparez votre armure de papier et aiguisez votre plume !), ainsi que des lieux de rencontres et d’échanges numériques qui permettent justement à la bêta-lecture de se dérouler dans des conditions optimales.
Je vous en proposerai quelques-uns dans le prochain article « Le bêta-lecteur », que vous écriviez / lisiez de la littérature blanche ou non. Le mieux c’est de faire vos recherches vous-mêmes et de creuser quand vous trouvez quelque-chose qui vous intéresse et vous parle. Chacun a sa sensibilité et doit trouver l’outil qui lui convient, se sentir bien dans l’environnement où il évolue. Si vous y aller à reculons et que vous n’aimez ni l’ambiance ni les personnes présentes, alors vous n’en tirerez rien de bon et vous n’aurez pas grand-chose de bon à offrir non plus.
Pourquoi ne pas commencer avec le mot clé « bêta-lecture » ? Rendez-vous dans quinze jours pour voir ce que vous aurez trouvé et comparer avec les liens que je mettrai 😉

À qui profitent les bêta-lectures ?

→ Ce qui est bien avec la bêta-lecture, c’est qu’elle profite à tout le monde (si si, ce n’est pas une blague) :
– Au bêta-lecteur d’abord, puisque ce dernier apprend de ce qu’il observe et commente. On retrouve forcément des échos à ses propres manies, habitudes et parfois défauts. On les remarque d’autant plus aisément quand il s’agit de se relire soi-même, que ce soit pour un texte littéraire ou même une simple lettre. Cela est aussi valable pour l’écriture en général. Certains bêta-lecteurs sont par exemple des étudiants dont la qualité des travaux écrits s’est en partie améliorée grâce aux bêta-lectures effectuées. Quand on relève des éléments chez les autres, surtout ceux qui reviennent régulièrement, on l’intègre davantage et on se corrige plus facilement soi-même. Autre élément positif pour le bêta-lecteur : l’expérience de bêta-lecture est un enrichissement qui permet de distinguer et isoler des manières d’écrire qui conviennent et d’autres non. Ainsi, on cultive sa sensibilité, on enrichit son vocabulaire et son aisance à écrire, mais aussi à lire. Un bêta-lecteur chevronné devient souvent plus exigeant quand il lit pour le plaisir ; il repère plus vite et plus facilement des éléments qui peuvent constituer une gêne à la lecture ou une entorse aux règles de l’écriture.
– À l’auteur bêta-lu ensuite. En effet, tous les éléments portés à son attention, qu’ils soient pertinents ou non, engagent sa curiosité et une potentielle remise en question. Chaque remarque est une porte ouverte à une réflexion, qui peut mener au maintien tel quel de l’élément concerné comme à un remaniement, partiel ou total. Dans tous les cas, c’est toujours utile et intéressant de se remettre en question et de se poser, justement, des questions.
– Finalement, cela profite également au(x) spectateur(s). Eh oui, une bêta-lecture peut être un échange « intime » entre un auteur et un bêta-lecteur, mais cela peut aussi être une expérience de groupe où chaque participant voit (et peut commenter) les remarques de chacun. Non seulement l’auteur peut mettre en relation tous les éléments rapportés et en tirer des conclusions plus sensibles, mais chaque bêta-lecteur s’enrichit du point de vue des autres. On peut même, sur certains lieux dédiés à cela, consulter des échanges de bêta-lecture d’extraits de romans, de nouvelles, etc… sans forcément intervenir soi-même. Ce type de travail collaboratif est intéressant mais amène inévitablement la question de protection des écrits et leur possible diffusion non souhaitée. Ce n’est pas l’objet de cet article, aussi je n’entrerais pas dans un tel débat ici, mais j’en reparlerai à demi-mot dans les articles suivants, notamment dans le dernier, dédié à l’auteur bêta-lu.
Voilà, j’en ai terminé avec cette brève (dans le sens non exhaustive et reposant sur une conception assez personnelle de la chose) présentation de la bêta-lecture qui, je l’espère, aura été utile à certains d’entre vous.
Vous l’aurez probablement deviné en lisant ces quelques lignes, la bêta-lecture est un concept qui m’enthousiasme particulièrement. Ce n’est que récemment, en janvier 2016, que j’ai creusé la question et commencé à faire mes premières bêta-lectures. Résultat : plus de 50 bêta-lectures réalisées depuis. On devient vite accroc quand on se prête au jeu. De plus, on apprend tellement de choses dans l’exercice que c’est un plaisir de le renouveler.
Rendez-vous dans un article sur le bêta-lecteur, avec plusieurs liens qui devraient intéresser les personnes curieuses d’en apprendre plus ou désireuses de faire leurs premières bêta-lectures 🙂

Le bêta-lecteur

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(crédit image : blog « Des mots et des Mondes » http://francis-ash.blogspot.fr)
Dans la partie précédente, j’abordais la bêta-lecture et en faisais une approche générale. Aujourd’hui, je vais vous parler du bêta-lecteur. Là encore, je ne suis pas spécialiste. Il s’agit de partager avec vous un retour d’expérience en espérant que vous trouverez des éléments utiles et pertinents.

Qui peut être bêta-lecteur ?

→ Tout le monde peut être bêta-lecteur. Vos proches comme de parfaits inconnus.
Bien sûr, les retours réalisés par de parfaits inconnus seront souvent plus pertinents dans le sens où l’affect ne devrait pas intervenir. Il faut néanmoins « posséder » une certaine motivation et aborder un comportement adapté.
Pour être bêta-lecteur, il faut avoir envie de se prêter à l’exercice, car ce dernier demande à la fois du sérieux, de la rigueur, de l’attention, de la vigilance et une manière de dire les choses pour qu’elles soient entendues sans risquer de froisser le destinataire (on a tous de l’ego, plus chatouilleux chez certains que chez d’autres).
Outre le goût de lire, il conviendra d’appliquer une certaine méthode pour que vos retours soient lisibles et exploitables par l’auteur que vous bêta-lisez. Un bêta-lecteur efficace sera clair et précis dans ses retours.
La motivation et l’intérêt sont donc des éléments essentiels.
Vous êtes un potentiel bêta-lecteur ; chaque personne que vous connaissez ou que vous croisez, physique ou virtuelle, est un potentiel bêta-lecteur.
Il conviendra néanmoins de garder à l’esprit que chaque texte aura un public de bêta-lecteurs différents, comme chaque texte a un public de lecteurs différents. Si tout le monde peut être bêta-lecteur, tout le monde ne bêta-lira pas la même chose.
D’après vous et selon vos critères, vos attentes et vos besoins, qui pourrait être bêta-lecteur de vos écrits ? Si vous écrivez dans des registres ou genres différents, il est plus que probable que vous ne solliciterez pas les mêmes personnes pour obtenir leur opinion, n’est-ce pas ?

Pourquoi bêta-lire ?

→ Les raisons peuvent être multiples et sont toujours personnelles :
– la simple envie de découvrir un ouvrage en avant-première, de frôler les pensées intimes d’un auteur avec un produit pas encore retravaillé ni mis en forme
– la volonté de se lancer le défi de « décortiquer » un texte et d’en repérer les forces comme les faiblesses
– le souhait d’aider un ami, une connaissance, un parfait étranger, dans son travail d’auteur, qu’il s’agisse d’un auteur en herbe ou chevronné
– le fait de lire autrement. En effet, lire en relevant tout ce qui interpelle est singulièrement différent de lire pour le plaisir de lire, même si l’un n’empêche pas l’autre
– etc…
À mon sens, la raison la plus pertinente qui peut vous amener à bêta-lire, c’est l’envie de le faire, que ce soit par simple curiosité ou dans l’optique d’apprendre à améliorer vos propres écrits, quels qu’ils soient.
Bêta-lire est un enrichissement réciproque, mais il faut y trouver une utilité, un avantage parfois.
Cela peut être le simple plaisir d’aider autrui, comme la volonté affichée de s’améliorer et de progresser. Dans tous les cas, c’est une tâche exigeante et chronophage.
Personnellement par exemple, j’ai commencé à bêta-lire des ouvrages car je cherchais des personnes qui le feraient pour moi. C’était la moindre des politesses que de découvrir en quoi consistait l’exercice avant de commencer à chercher quelqu’un susceptible de bêta-lire mes propres écrits. Très rapidement, j’ai trouvé l’exercice très intéressant, structurant et bénéfique. Désormais, je bêta-lis autant pour le plaisir d’aider d’autres auteurs que pour apprendre, car chaque bêta-lecture apporte son lot de leçons et de découvertes.
Et vous, pour quelle(s) raison(s) bêta-lisez-vous ou bêta-liriez-vous ? Qu’attendez-vous de la bêta-lecture ?

Comment bêta-lire ?

→ Avant toute chose, il convient de définir avec l’auteur ce qu’il attend de vous. Ce sont ses réponses qui vont orienter votre démarche et votre travail de bêta-lecture. Ensuite, il serait sûrement sage de faire des essais sur des textes courts ou des extraits, pour tester l’alchimie entre l’auteur et vous-même. Enfin, je ne saurais trop vous conseiller de procéder de manière structurée, tout en ayant à l’esprit le sens de la tournure pour éviter de froisser la susceptibilité de l’auteur. Il faut être clair pour vous-même d’abord, pour le destinataire ensuite.
Avant de vous lancer dans une bêta-lecture de roman, définissez clairement les objectifs avec l’auteur. Sur quoi allez-vous intervenir en tant que bêta-lecteur ? La forme ? Le fond ? Les deux ? Au fil du texte ? À la fin d’un paragraphe, d’une page, d’un chapitre ? Le travail de bêta-lecture peut se distinguer comme il peut se marier avec celui de correction. Si vos remarques risquent d’amener l’auteur à réécrire son texte, alors vous allez passer beaucoup de temps et d’énergie à souligner la forme alors qu’elle va changer ; vous aurez alors travaillé pour rien.
Assez souvent, un travail de bêta-lecture sur le fond uniquement est une bonne première étape. C’est à mon sens le véritable travail de bêta-lecture d’un lecteur non auteur. Ensuite, une fois que le fond est bien en place et que l’auteur cherche davantage des retours sur la forme, alors on peut passer à une autre étape de bêta-lecture. On peut aussi faire les deux en même temps. Même si l’auteur remanie son texte, il est toujours intéressant d’avoir l’avis de quelqu’un pour repérer des erreurs récurrentes, des écarts de langage, des faiblesses grammaticales redondantes, etc… À vous de définir avec l’auteur les objectifs de la bêta-lecture pour ne pas gaspiller inutilement votre temps et vos efforts.
De manière générale, le travail sur le fond intervient avant le travail sur la forme.
Je vous donne quelques exemples : l’auteur s’est emmêlé les pinceaux dans la chronologie des événements, a renommé un personnage différemment mais a laissé l’ancien nom à certains endroits, se contredit sur des éléments essentiels à la compréhension du récit ou du monde, redit x fois la même chose différemment, a fait un flash-back proprement indigeste qui n’apporte rien en l’état, a écrit un passage magnifique qui vous a beaucoup touché, etc… Tous ces éléments, parmi d’autres, sont à repérer et travailler en amont de la forme, car ils vont souvent mener à un remaniement sensible du texte (sauf les passages très positifs, mais c’est bien de les signaler aussi !).
Si vous vous retrouvez à faire une bêta-lecture sur le fond et la forme, ou la forme seulement, alors il faudra être encore plus rigoureux et bien organisé, car les éléments à appréhender peuvent être nombreux.
L’important, à mon humble avis, c’est d’avoir des repères visuels précis et stables.
Vous pouvez jouer sur les polices, leur taille, leur couleur, etc…
Je ne pense pas qu’il existe de manière type de procéder, aussi je vais simplement vous parler de celle que j’utilise personnellement et que je vois revenir régulièrement sur différents forums, blogs et autres sites dédiés à l’exercice.
Généralement, le plus clair et le plus digeste pour l’auteur bêta-lu, c’est de commenter au fil du texte. Cela est également plus confortable pour le bêta-lecteur, puisqu’on commente au fur et à mesure, sans avoir besoin de prendre des notes et de se souvenir ensuite de tel ou tel mot ou passage (prendre des notes est tout de même utile, pour repérer les redondances par exemple).
On va proposer un code à l’auteur (de couleur par exemple, ou autre, mais un code pour qu’il s’y retrouve) en amont puis s’y tenir tout au long de la bêta-lecture.
Par exemple, vous pourriez annoncer à l’auteur que vous allez repérer en rose tout ce que vous avez particulièrement aimé (vous changez la police des passages concernés en rose), en orange les répétions et redondances (mots répétés de manière trop proche, idées déjà exprimées plus haut, etc… vous mettez donc ces mots ou passages en orange dans le texte), en rouge les fautes d’orthographe ou de structure (vous mettez donc en rouge les mots ou segments concernés), en vert ce que vous considérez comme des lourdeurs ou des tournures peu digestes, en bleu vos commentaires et remarques (quand vous souhaitez expliquer ou développer votre point de vue ou la raison de votre commentaire), etc…
Tout cela implique bien évidemment d’avoir accès à tout ou partie d’un texte. Se pose alors inévitablement pour l’auteur la question de protection des données, piratage et compagnie (j’aborderai ce point dans le prochain article de la série).
Pour vous bêta-lecteur, vous avez besoin d’un fichier, ou pourquoi pas d’un exemplaire papier, sur lequel vous pouvez écrire et repérer tout ce que vous voulez porter à l’attention de l’auteur. Vous pouvez souligner, raturer, colorier, gribouiller, commenter, etc…
Sachez que l’auteur qui vous confie son texte vous fait confiance. Vous avez donc un devoir moral d’honnêteté qui vous engage à ne pas faire n’importe quoi avec le document qui vous est confié.
N’ayez pas peur de noter TOUT ce que vous avez envie de relever, même s’il s’agit parfois de repérer neuf mots sur dix dans une phrase, neuf phrases sur dix dans un paragraphe, etc… L’auteur en fera ensuite ce qu’il voudra. Votre intervention sera riche et pertinente si vous êtes sincère et attentif, que vous ne laissez rien au hasard et que vous signalez tout élément qui vous aura interpellé, à tort ou à raison.
N’ayez pas peur de vous tromper non plus. Vous êtes là pour proposer un ressenti, un retour. On ne vous demande pas d’être un correcteur professionnel. Ce que l’auteur attend de vous, c’est que vous lui signaliez ce qui vous a gêné, ce que vous n’avez pas compris, ce qui vous a particulièrement plu, etc… Soyez sincère, honnête et entier ; l’auteur y sera sensible et c’est vraiment cela qu’il recherche.
Chacun bêta-lit selon ses propres connaissances, sensibilité, envie, etc…
Je vous mets ci-après quelques éléments qui reviennent souvent dans les bêta-lectures (cette liste n’est absolument pas exhaustive, c’est une simple illustration pour vous donner des pistes et une idée si vous n’avez jamais pratiqué la bêta-lecture) :
– sur le fond → idées obscures ou incompréhensibles, repères incomplets ou décalés, incohérences de tous bords, sources de frustration, scènes qui fonctionnent très bien, etc…
– sur la forme → répétitions, redondances, phrases à rallonge ou alambiquées, lourdeurs de tous bords, verbes faibles trop abondants (être et avoir en tête), adverbes en -ment trop présents, présence de « et » et de « ou » trop marquée, orthographe fantaisiste, grammaire erronée, tendance à utiliser tout le temps ou trop souvent le même schéma de phrase (il faut varier, sinon ça devient lassant pour le lecteur), conjugaison, concordance des temps, etc…
L’auteur n’est pas là pour juger de votre aptitude à bêta-lire, mais pour tirer le meilleur parti de vos retours. Si vous vous trompez, ce n’est pas grave ! Si vous avez raison mais que l’auteur n’en tient pas compte, ce n’est pas grave non plus ! L’important, c’est de porter à son attention tout ce que vous avez envie de signaler.
On bêta-lit donc avec son cœur, son honnêteté, sa sincérité, ses connaissances, ses compétences et en fonction des attentes de l’auteur. Ça en fait des éléments, n’est-ce pas ?

Où trouver des textes à bêta-lire ?

Maintenant que vous avez une idée un peu plus précise de ce qu’est un bêta-lecteur, peut-être avez-vous envie de tenter l’aventure ?
C’est toujours un peu intimidant de se lancer. Est-ce que je vais être à la hauteur ? Qu’est-ce que je vais bien pouvoir dire ? Comment l’auteur va-t-il réagir ? On se pose forcément des questions et c’est bien normal. Mais il n’y a qu’en forgeant qu’on devient forgeron. Si on ne se lance pas, on ne progresse pas. Alors en piste, osez !
Vous ne savez pas où trouver des livres à bêta-lire ? Oh ben tiens, vous êtes sur mBS, non ? Il y a des quantités de livres et d’extraits sur le site. Les auteurs les déposent pour avoir des avis et des retours, faire de la publicité aussi. Ils ne recherchent pas forcément des bêta-lectures pointilleuses, je vous l’accorde, d’autres sites existent pour cela, mais rien ne vous empêche de les faire pour vous-même, d’observer ce qui en ressort, voire de proposer aux auteurs de votre choix de leur faire un retour détaillé. Certains y seront sûrement sensibles, même si ce n’est pas l’objet de mBS.
Ce qui est tout à fait l’objet de mBS par contre, c’est de mettre en relation des auteurs et des lecteurs. Un simple commentaire après lecture en argumentant un minimum pour dire si vous avez aimé ou non et pourquoi, sont très précieux pour un auteur. Rien qu’un commentaire de quelques lignes donnant un ressenti de lecture construit est utile.
Je vous donne deux exemples tirés de ma page sur mBS suite au premier jet que j’avais posté en octobre 2013 :
– « Une certaine poésie se dégage de ce roman plutôt abouti et bien écrit. L’intrigue s’y déroule lentement au fil des pages et prend place peu à peu dans un décor élaboré. L’histoire en elle même est intéressante, mais, dommage, elle a tendance à trop s’éterniser sur des détails superflus et répétitifs. »
→ Ici, le lecteur signale à l’auteur qu’il a été gêné par les répétitions, les redondances et des passages apparemment trop chargés (ce qu’on pourrait appeler du blabla narratif qui ne fait pas avancer l’histoire). Les dits passages ne sont pas identifiés, mais cela m’a donné une prise de conscience et fait débuter une réflexion sur le fond. Ça m’a également donné des premiers éléments exploitables pour guider des bêta-lecteurs sur des lectures plus précises par la suite (par exemple, repérer les répétitions et les passages redondants pour me les signaler).
– autre exemple : « Bon démarrage, et beau premier livre malgré un style parfois un peu redondant, l’auteur nous emmène avec lui sans difficulté… » c’est court mais là encore, j’ai compris que des redondances ont gêné le lecteur. Mis en relation avec le commentaire précédent, cela apporte un crédit et un poids supplémentaires. Notez que dans les deux exemples, les lecteurs commencent par donner le positif avant de donner le négatif. C’est une bonne méthode pour ménager l’ego de l’auteur tout en lui donnant des indices importants pour son travail de réécriture.
Hors mBS, bon nombre de BL se font via messagerie privée, pour peu que les deux personnes aient établi un lien de confiance suffisant pour faire un échange de fichiers.
Si vous êtes vous-même auteur, il est fréquent que des auteurs se bêta-lisent réciproquement. C’est un peu donnant-donnant et on peut en l’occurrence tenir des conversations très amusantes ou subtiles sur une quantité très variée de sujets.
Je vous propose ci-après quelques liens vers des sites spécialisés dans la bêta-lecture ou les retours de lectures, entre autres choses (aucunement exhaustive, loin de là, et reposant uniquement sur ma propre expérience et conception de la chose).
Sites que je fréquente :
– tremplinsdelimaginaire.com/cocyclics/site_cocyclics (littérature de l’imaginaire). Inscrit en janvier 2016, je passe personnellement beaucoup de temps sur le forum de cocyclics et j’y ai fait mes premières bêta-lectures vraiment détaillées, mêlant fond et forme. Leur projet est gratuit et sous licence Creative Commons. Il se base sur la réciprocité, l’échange et l’entraide entre amoureux de l’imaginaire (auteurs et lecteurs) pour améliorer des textes en pratiquant la bêta-lecture. Différents espaces sont disponibles : l’espace auteur, qui décrit quel type d’aide les auteurs peuvent recevoir ; l’espace bêta-lecteur, qui définit les règles en vigueur pour les bêta-lectures (c’est celui-ci qui va vous intéresser le plus) ; l’espace éditeur. Une mine pour qui veut faire de la bêta-lecture sur des écrits de l’imaginaire.
– ecrire-un-roman.com. Je fréquente surtout le forum. Il y en a pour tous les goûts et toutes les « compétences ». On y fait principalement des bêta-lectures sur le fond, ce qui est déjà très intéressant et correspond davantage aux bêta-lectures pratiquées par les lecteurs non auteurs. Les bêta-lectures sur la forme sont plus souvent réalisées par des lecteurs auteurs. Vous trouverez sur ce site beaucoup de textes courts, des extraits et des histoires suivies. Si on peut y pratiquer la bêta-lecture, il s’agit en fait et surtout d’un forum de techniques d’écriture.
– forums et blogs d’auteurs, de fanfictions, etc… Là, vous avez l’embarras du choix. Je vous donne un exemple concret avec mBS. Vous repérez un auteur dont vous appréciez l’écriture. Vous faites quelques recherches et trouvez son blog, sa page Facebook ou n’importe quel autre moyen de le contacter et de communiquer avec lui. Voilà, vous avez peut-être ouvert la voie à une opportunité de bêta-lire quelque-chose. Il ne reste plus qu’à discuter pour voir si l’auteur recherche des bêta-lecteurs et si c’est le cas, créer des liens et gagner sa confiance.
Sites dont j’ai entendu parler, que je n’ai pas encore consultés ou à peine, mais qui semblent intéressants pour qui souhaite bêta-lire :
– sweek (application mobile seulement pour le moment, peut-être des choses dans le futur sur PC via sweek.com)
– fanfiction.net
– fictionpress.com
– fanfic-fr.net
– ficisnottheenemy.forumgratuit.org
– betalecture.livejournal.com
Voilà ! Rendez-vous dans le dernier article de la série : « L’auteur bêta-lu ». J’y aborderai des points potentiellement utiles pour les auteurs qui s’interrogent sur l’utilité, la pertinence et les risques d’avoir recours à des bêta-lecteurs.
Je serai plus à l’aise avec cette partie puisque c’est en tant qu’auteur que je me suis intéressé à la bêta-lecture. Mon jugement est donc en quelque sorte faussé ou en tout cas influencé par cette casquette. Je reste convaincu que le meilleur bêta-lecteur qui soit pour le fond est un lecteur qui n’écrit pas et pourra vous faire un vrai retour de lecteur, affranchi de toute observation passée par le prisme de l’habitude d’écrire.

L’auteur bêta-lu

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(crédit image : La Plume d’Isandre – https://isandreblog.com)
Dans cette partie, je vais m’intéresser à l’auteur bêta-lu, c’est à dire l’auteur dont les écrits sont lus par des lecteurs tests.
Je ne suis pas spécialiste et je ne prétends pas tout vous révéler à travers le dernier article de cette série sur la bêta-lecture, mais je vais partager avec vous l’expérience accumulée jusqu’ici sur le sujet, en espérant que vous y trouverez des éléments utiles.

Qui peut être bêta-lu ?

Tout le monde peut être bêta-lu.
Il convient toutefois de s’y préparer et de faire le nécessaire pour respecter ses bêta-lecteurs.
Vous n’êtes pas champion d’orthographe, vous ne faites pas un sans faute à chaque dictée de Bernard Pivot ? Pas de panique ! Le correcteur orthographique de votre logiciel de traitement de texte pourra corriger une bonne partie des coquilles, ou tout du moins vous les signaler. Bien sûr cet outil ne fait pas tout et commet même certaines erreurs, mais un premier balayage peut tout de même sensiblement améliorer votre texte si vous êtes fâché avec certains mots et règles de la langue française.
Théoriquement on dira qu’on pourra être bêta-lu quand on disposera au moins d’un premier jet terminé à proposer (terminé veut dire complet et au minimum relu par vos soins pour le fond et pour la forme, plusieurs fois si nécessaire).
Le bêta-lecteur, rappelons-le, n’est pas correcteur. Si ses yeux saignent à chaque phrase ou chaque paragraphe, son travail va s’en trouver gêné, son plaisir de lecture amoindri et son impression sera forcément influencée de manière négative.
Si vous deviez réaliser une poterie et demander son avis à un potentiel acheteur, vous lui proposeriez un vase que vous venez tout juste de terminer ou un vase que vous avez pris le temps de vérifier, nettoyer, peindre peut-être ?
Soignez votre travail avant de le proposer (c’est aussi une question de respect !). Le bêta-lecteur doit pouvoir réaliser une lecture confortable pour repérer et signaler dans les meilleures conditions toute incohérence ou autre élément sur le fond qui l’aura interpellé. Les éventuelles bêta-lectures sur la forme interviendront ensuite.
Vous proposez votre écrit à votre famille et quelques amis mais n’avez aucunement l’ambition de vous faire éditer ou de vous auto-publier ? Ce n’est pas forcément utile de chercher des bêta-lecteurs…
Vous envisagez sérieusement de diffuser vos écrits contre rémunération (donc, vous allez vendre un produit : votre livre ou un recueil de nouvelles par exemple) ? Il serait sûrement sage de faire passer votre ouvrage par la bêta-lecture avant de vous lancer dans la diffusion ou de l’envoyer à un éditeur. Qu’arrive-t-il à un produit lancé sur le marché sans aucun test ni vérification d’aucune sorte ? C’est le consommateur qui fait les frais de tous les défauts que des tests auraient permis de repérer et peut-être corriger. Si le consommateur est mécontent, le fabriquant aura bien du mal à écouler sa marchandise et en plus, il sera catégorisé de manière négative. Vous êtes en quelque sorte un fabriquant, ou un artisan. Vous avez fabriqué un produit : votre livre. Vous le mettez en vente en espérant qu’il trouvera son public : des lecteurs.
Peut donc être bêta-lu celui ou celle qui a envie de progresser, d’améliorer la qualité de ses écrits, d’avoir des opinions sincères de parfaits étrangers (ou pas) sur son travail.
Peut être bêta-lu celui ou celle qui est prêt à mettre son ego de côté, à prendre de la distance et se remettre en question.
Si vous proposez vos écrits à la bêta-lecture en attendant d’être encensé et en refusant en bloc toute forme de critique négative, vous risquez de vite déchanter ou de mal vivre cette expérience. Pire, vous risquez de n’en tirer aucun profit, alors que justement ces critiques sont du pain béni et une source très importante pour le travail de réécriture.

Quand proposer un texte à la bêta-lecture ?

Considérons qu’un auteur peut être bêta-lu quand il est prêt à passer cette épreuve, à vivre cette expérience.
Comment reconnaître quand il s’agit du bon moment ?
Quand on a terminé son texte, qu’on l’a relu et qu’on se sent prêt à le faire lire, alors c’est le bon moment pour penser à la bêta-lecture. D’ailleurs, quand on le donne à lire à une première personne, on attend un retour de sa part, n’est-ce pas ? On aimerait avoir son avis, savoir si ça lui a plu.
Puisque la bêta-lecture aide l’auteur à prendre du recul et à améliorer son texte, il conviendrait, idéalement, de proposer son texte à la bêta-lecture avant de le diffuser largement. Avant en tout cas de le diffuser en version payante ou de le proposer à un professionnel de l’édition.
Chaque auteur aura des besoins et des attentes différents. À vous d’identifier à quel(s) moment(s) vous estimez avoir besoin d’un regard extérieur, d’un avis, d’un commentaire argumenté.
Quelques indices qui peuvent vous éclairer sur le bon moment :
  • vous avez terminé d’écrire, mais vous n’osez pas donner votre ouvrage à lire
  • vous bloquez sur un passage, sur une scène, sans savoir pourquoi
  • vous avez le sentiment que quelque chose cloche, quelque part, sans parvenir à savoir où
  • vous hésitez à rajouter ou à supprimer un passage, mais ne parvenez pas à vous décider
  • vous êtes prêt à mettre votre ouvrage en vente (en format numérique par exemple) mais personne (ou seulement vos proches) ne l’a encore lu
  • etc…
Définissez clairement vos besoins en termes de retours. Qu’attendez-vous de la part de vos futurs lecteurs ? Comment aimeriez-vous que votre ouvrage soit compris, ressenti ?
Dressez une liste de ces besoins, commencez par y répondre vous-même puis soumettez-la à vos bêta-lecteurs. Une liste de points à observer et commenter peut être établie si vous le souhaitez. Communiquez-la alors à vos bêta-lecteurs en amont de leur bêta-lecture.
Cela peut prendre la forme de quelques questions. Par exemple « comment résumerais-tu les relations entre le personnage A et le personnage B ? » ou bien « quel est le but poursuivi par le héros ? ». C’est le genre de question qui vous permettra de savoir si votre message est bien passé ou non.

Où trouver des bêta-lecteurs ?

Dans votre entourage, mais leur jugement risque d’être déformé par l’affection qu’ils vous portent, et leurs retours pourraient être trop complaisants. Il se peut même qu’ils n’osent pas vous signaler ce qui les a gênés.
Ne vous privez pas pour autant de ces lecteurs, car leur point de vue aussi est important, et comme première expérience de retour, des avis enthousiastes sont plus faciles à gérer que des critiques poussées comportant leur lot d’éléments négatifs.
Pour rechercher un bêta-lecteur que vous ne connaissez pas et qui ne vous connaît pas, vous disposez de différents outils :
– une petite annonce dans le journal (cela vous amuse ? J’en vois passer de temps en temps, alors pourquoi pas?)
– un petit mot « cherche bêta-lecteur » dans un écrit ou un extrait d’écrit diffusé quelque part en numérique (au hasard et par exemple mBS^^), sur votre blog, votre page FB, twitter, etc…
– essayez de faire connaître votre activité au public en proposant aux personnes rencontrées qui le souhaitent (et avec lesquelles le courant passe particulièrement bien) de vous accompagner dans vos projets en lisant votre ouvrage en avant-première. Par exemple vous vous entendez bien avec les bibliothécaires et libraires de votre ville / village et vous obtenez d’eux de pouvoir présenter votre ouvrage (même s’il n’est pas encore édité) en disposant d’une table pour accueillir les curieux
– peut-être y a-t-il une association, un café littéraire, un salon de thé, des ateliers d’écriture, etc… dans votre lieu de résidence  ? On peut trouver des bêta-lecteurs dans de tels endroits, ne serait-ce que d’autres auteurs. Renseignez-vous et déplacez-vous.
– sur des sites de bêta-lecture, où vous allez proposer vos textes que de parfaits inconnus (au moins au début) vont lire et commenter, souvent sans langue de bois mais de manière bienveillante et constructive. Dans ce cas, faites des recherches pour trouver des sites qui correspondent au(x) genre(s) que vous abordez, et prêtez-vous également au jeu, ça permet de mieux comprendre les tenants et aboutissants de cet exercice.
Je vous propose ci-après quelques sites (il s’agit essentiellement de littérature de l’imaginaire car c’est ce que j’écris et je ne me suis pas particulièrement intéressé à la littérature blanche) :
– cocyclics, les tremplins de l’imaginaire : https://tremplinsdelimaginaire.com/cocyclics
– le forum d’ecrire-un-roman.com : http://www.ecrire-un-roman.com
– L’Orée des Conteurs : http://oree-des-conteurs.forumactif.org
Ainsi que tous les sites mentionnés dans l’article précédent sur le bêta-lecteur. Les meilleures adresses seront celles que vous aurez dénichées vous-mêmes et où vous vous sentirez à votre aise.

Comment choisir ses bêta-lecteurs ?

C’est une étape très importante.
Un bêta-lecteur doit aimer lire bien sûr, avoir du temps pour vous et rendre un jugement honnête (que vous pouvez tout à fait redouter, ce serait même sain d’être un peu tendu tant que vous êtes dans l’attente de le recevoir).
Vous pouvez les choisir au hasard sur internet comme précisé dans le point précédent.
Il faut que le bêta-lecteur ait envie de faire une bêta-lecture de votre texte. Si vous avez l’impression que ce n’est pas le cas, laissez tomber, ou vous risquez tous deux d’en faire les frais.
Essayez de vous constituer un petit groupe de fidèles. En général, deux ou trois avis se révèlent suffisants pour améliorer ses textes. Rien ne vous empêche d’en chercher davantage, mais au-delà de cinq vous risquez de vous donner un travail très important de mise en relation des avis, qui la plupart du temps se seront déjà croisés avec deux ou trois personnes.
Choisissez quelqu’un avec qui vous vous sentez bien, à qui vous êtes prêt à faire confiance et avec qui vous vous sentez capable (et donc intéressé) de tenir une relation respectueuse et détendue, quels que soient les éléments abordés par la suite sur vos écrits.
N’oubliez pas que le bêta-lecteur prend sur son temps libre pour vous apporter son aide. Vous êtes bien placé pour savoir que le temps est quelque chose de précieux dont tout le monde manque (encore plus quand on écrit !).

Que faire des bêta-lectures ?

Rien ! Je plaisante bien sûr. Ce serait vraiment dommage de ne rien en faire !
Lisez-les, étudiez-les, comparez-les et croisez-les (quand vous en avez de plusieurs bêta-lecteurs différents).
Essayez de mettre en relief les points qui reviennent dans plusieurs avis.
Ensuite c’est une question très personnelle. Soit vous retravaillez votre texte en tenant compte, en totalité ou partiellement, des remarques faites, soit vous ne touchez à rien et gardez votre texte tel quel.
Par expérience, des points « négatifs » qui ressortent dans plusieurs BL différentes méritent toute votre attention. De même pour les points très positifs.
Ces retours sont une opportunité pour vous de mettre le doigt sur certains « défauts », de prendre conscience de certains tics, de certaines faiblesses, etc… Sachez vous remettre en question pour tirer le meilleur parti du travail de vos bêta-lecteurs. Ne prenez pas de décision hâtive. Prenez le temps de la réflexion et ne perdez pas de vue votre objectif (notamment s’il s’agit d’une série et que certains liens tissés entre plusieurs livres échappent encore à vos bêta-lecteurs).
Proposez le résultat de vos travaux de réécriture à vos bêta-lecteurs pour avoir leur avis. Est-ce mieux, pire, différent ?
Gardez-les dans un fichier, pour pouvoir y revenir autant de fois que souhaité. Vous pourriez par exemple ressortir des BL obtenues sur un écrit pour relire votre nouvelle création à leur lumière. Cela pourrait vous faire gagner du temps et épargner à vos bêta-lecteurs le sentiment de retrouver les mêmes « défauts » dans tous vos écrits (attention, ce qui sera un défaut pour l’un pourra être une qualité pour l’autre, d’où l’importance de prendre le temps de la réflexion et de mesurer la portée d’éventuelles modifications).
N’oubliez pas de remercier votre bêta-lecteur !
Pour poursuivre votre découverte de la bêta-lecture, quelques adresses intéressantes :
Voilà, j’en ai terminé avec cette série de trois articles sur la bêta-lecture. J’espère que vous aurez au moins trouvé quelques éléments utiles et compris l’importance d’avoir recours à des bêta-lecteurs quand on souhaite être publié / édité.

Petit complément d’information que j’ai apporté en commentaire à la publication et que je copie-colle ci-dessous :

Bonjour et merci pour la publication de cet article. J’en profite pour ajouter un site que j’ai découvert récemment et que je trouve approprié à la bêta-lecture : Scribay. En fait, je le connaissais déjà de nom, mais comme on ne peut pas être sur tous les fronts, je ne m’y suis intéressé que récemment. Ce site permet de déposer librement tout ou partie de son texte (plutôt des parties successives d’ailleurs) et d’intervenir directement dessus en surlignant et commentant « en direct » avec des repères visuels précis, un peu comme si on écrivait directement sur une version papier, à ceci près qu’elle est numérique. On peut aussi faire des appels à la relecture, en ciblant un ou certains points précis (idées, style, grammaire, orthographe, etc…). Un outil de travail intéressant (et très facile d’utilisation !) dont la seule faiblesse que j’ai pour le moment repérée concerne la protection des données. Comme l’on peut intervenir directement sur le texte, on peut très facilement copier coller tout ce qui nous tombe sous la main. A utiliser avec précaution du coup, en fonction de ce que l’on veut faire de ses textes. On peut déposer autant de textes différents que souhaité, du format souhaité, extraits ou entiers, nouvelles ou romans, poésie, etc. C’est vraiment très libre. Autre « faiblesse » non négligeable (dont souffrait aussi mBS à ses débuts) : il y a énormément d’écrits amateurs (dans le sens bourrés de fautes d’orthographes au point d’en être tout à fait illisibles, truffés de fautes lourdes et indigestes, avec une mise en page à coucher dehors, etc.) et peu d’écrits de qualité. Bref, je vous invite à vous intéresser à cet outil et à voir s’il peut convenir ou non à votre méthode de travail.

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